Je Ne Porte Pas Mon Nom by Anna Grue

Je Ne Porte Pas Mon Nom by Anna Grue

Auteur:Anna Grue [Grue, Anna]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: Gaïa
Publié: 2014-10-01T00:00:00+00:00


La Maison médicale de Christianssund était un bâtiment à un seul étage sans prétention, situé à l’angle de la place de l’Hôtel-de-Ville, et dont la façade grise était animée de boiseries vert foncé. Sur le toit mansardé couvert de tuiles rouges, les fenêtres des combles aménagés ressortaient en chiens-assis.

Au centre de la porte d’entrée en bois massif était fixée une imposante plaque en laiton où figuraient les noms des médecins ainsi que les horaires de permanence et le numéro de téléphone de la garde de nuit à l’hôpital central. L’établissement respirait la stabilité et la longévité. Où trouver, ailleurs que là, une dizaine d’associés aussi certains de poursuivre leur carrière ensemble jusqu’à la retraite qu’ils fassent graver leurs noms à grands frais sur une seule et même plaque de laiton ? Pas dans une agence de pub en tout cas, se dit Dan. Là, on avait à peine le temps de plastifier la liste des employés sur une feuille A4 qu’elle était déjà obsolète.

Cela en disait long d’ailleurs sur ce qui le distinguait de Marianne. Elle avait, sans aucune hésitation, visé ce poste tout au long de sa vie adulte, tandis que lui avait sauté de boulot en boulot, dans un tourbillon permanent de nouveaux collègues, de nouveaux clients, de nouveaux domaines de spécialisation… Ni l’un ni l’autre n’auraient supporté d’interchanger leurs existences. Non que Dan s’en soit tellement bien sorti vu l’état actuel des choses, mais ça, c’était une autre histoire. Dan jeta un regard à sa montre. Il était quatorze heures deux. Qu’est-ce qu’elle fichait, Regitze Jung ? Elle ne pouvait tout de même pas être partie avant qu’il arrive ? Non, impossible. Il avait juste pris le temps de passer à la maison rentrer le chien et attraper un bonnet chaud, et il ne lui avait pas fallu très longtemps. Ça faisait plus d’un quart d’heure qu’il était là, et Marianne avait dit que sa collègue ne quitterait le bâtiment qu’à quatorze heures. Si jamais l’idée farfelue lui venait de se faire détective à plein temps, il refuserait les filatures pendant l’hiver. C’était à la fois le job le plus ennuyeux et le plus inconfortable qu’il ait jamais eu. Il regarda sa montre à nouveau. Quatorze heures trois. Soixante secondes depuis son dernier coup d’œil. Bon Dieu ! Dan fit quelques pas sur le trottoir. Il lui importait peu d’être reconnu. Regitze Jung tout comme le reste des habitants penserait sans doute que le ridicule mari psycho-instable de Marianne Sommerdahl s’était mis à surveiller sa pauvre femme pendant son temps de travail.

À cet instant, les deux battants verts de la porte d’entrée s’ouvrirent et Dan reconnut immédiatement la femme aux cheveux poivre et sel et aux lunettes rouges. Elle portait un attaché-case noir à la main. Lourd, semblait-il. Regitze Jung s’arrêta en haut de l’escalier et posa sa sacoche. Elle boutonna le col de son manteau en laine écarlate et vissa un bonnet de laine orange par-dessus ses oreilles. Elle n’aurait pas pu choisir de tenue plus



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